うろたどな

"These fragments I have shored against my ruins."

わたしたちの不確かな場所意識と事物の浮動性(プルースト『スワン家の方へ』)

"...je ne savais même pas au premier instant qui j’étais; j’avais seulement dans sa simplicité première, le sentiment de l’existence comme il peut frémir au fond d’un animal: j’étais plus dénué que l’homme des cavernes; mais alors le souvenir—non encore du lieu où j’étais, mais de quelques-uns de ceux que j’avais habités et où j’aurais pu être—venait à moi comme un secours d’en haut pour me tirer du néant d’où je n’aurais pu sortir tout seul; je passais en une seconde par-dessus des siècles de civilisation, et l’image confusément entrevue de lampes à pétrole, puis de chemises à col rabattu, recomposaient peu à peu les traits originaux de mon moi./ Peut-être l’immobilité des choses autour de nous leur est-elle imposée par notre certitude que ce sont elles et non pas d’autres, par l’immobilité de notre pensée en face d’elles." (Proust. "Combray" in Du côté de chez Swann.)